Méditation

Publié le par Jyoti

Méditation

Il y a un certain nombre d’années, quand j’entendais le mot « méditation », je me demandais de quoi il pouvait s’agir. On s’asseoit, on ferme les yeux et après ? On me disait : « mais si, tu te concentres sur ta respiration, tu laisses filer les pensées… ». Je me concentrais sur ma respiration… et le petit vélo démarrait dans ma tête. Laisser filer les pensées… On fait comment ? Alors je me suis dit que ce n’était pas pour moi et j’ai rangé ça dans l’armoire « on ne peut pas être bon en tout ».

Il y a un peu moins d’années, les circonstances ont voulu que je décide de refaire une tentative en m’appuyant sur un protocole très simple de visualisation des cakra. Je me suis sentie beaucoup plus à l’aise et donc j’ai persisté parce que je me suis aperçue que ce moment m’ouvrait sur un univers intérieur que je ne soupçonnais pas.

Au fil des lectures et des rencontres, je me suis trouvée en contact avec d’autres approches. J’en ai intégré certaines, abandonné d’autres.

Aujourd’hui, voici ce que j’en dirais à partir de mon expérience de personne ordinaire qui n’a aucune prétention à devenir une yoginī :

  • la méditation, c’est l’abandon temporaire de l’extérieur au profit de l’intérieur ;
  • le nerf de la méditation, c’est la concentration pour lâcher le tourbillon des pensées et laisser sa chance à l’établissement d’un autre état de conscience. Se concentrer sur une idée, une image, un objet, la respiration, un mantra... Choisir la technique avec laquelle nous sommes le plus à l'aise ;
  • la méditation nécessite une posture confortable (assis sur une chaise ou en tailleur, allongé, peu importe) car elle requiert l’immobilité. L’immobilité est fondamentale parce qu’elle symbolise l’arrêt de l’impermanence et du mouvement qui caractérisent l’univers manifesté ;
  • je trouve plus profitable de pratiquer peu de temps et régulièrement que longtemps et occasionnellement.

J’ai appris récemment que les Indiens appelaient la méditation « sitting », c’est-à-dire « assise ». Ce terme prosaïque rappelle qu’elle n’est pas réservée aux sages, aux ascètes et aux mystiques et que nous pouvons tous nous l’approprier.

De fait, pour moi, la méditation, c’est exactement cela : un moment où je m’asseois pour un temps d’intériorisation, sans rien chercher de particulier. Et pendant ce temps que je m’accorde, plein de choses différentes peuvent se produire. Parfois un moment de créativité où, à l’activité indisciplinée et souvent triviale du mental, se substitue le jaillissement de réflexions qui s’ordonnent et coulent d’elles-mêmes. Parfois pendant quelques secondes, un temps de silence total et de calme profond. Parfois l’arrivée spontanée d’images qui semblent venues « d’ailleurs ». En toute franchise, je n’ai que très rarement et fugacement l’impression d’une possibilité de changement d’état de conscience. Mais j’aime ce moment d’écoute intérieure qui s’avère au final toujours porteur de calme.

Ces derniers temps, je m’efforce simplement d’ouvrir un espace de réceptivité, de me rendre transparente à l’univers. De laisser venir. Le mot clé ici est « je m’efforce ». Parce que ça ne marche pas toujours très bien ou très longtemps. Mais peu importe. On ne se lance pas dans cette aventure pour la performance, en tout cas pas moi.

Si le mental refuse de lâcher prise, j’arrête. La méditation doit être un acte sans effort. Elle participe pour moi de l’apprentissage de la confiance : oser s’abandonner et se laisser porter. Sans (se) poser de question.

Je parlais ailleurs des portes de la perception. Et bien, je vois dans cette pratique la porte d’une autre forme de perception de l’univers que ne peuvent ouvrir en grand qu’une confiance et une disponibilité totales... deux domaines où je présente encore quelques lacunes !

En ces temps d’agression permanente, que ce soit à fleurets mouchetés, comme le bombardement par les médias de prescriptions infantilisantes en tous genres et de potentialités effrayantes, ou à l’arme de guerre comme les récents événements de Paris et d’ailleurs, il m’apparaît essentiel de se ménager un espace intime où se retrouver dans la paix, le silence et le recueillement intérieur. La méditation est une des voies possibles. Un jour, grâce à la régularité de la pratique ou simplement parce que le moment est venu, elle saura nous révéler des trésors insoupçonnés.

Pour en sourire : sketch de l’humoriste Nicole Ferroni

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L
Merci Jyoti,<br /> Beau cadeau que tu me fais en rédigeant ce texte<br /> Je te rejoins, tellement, dans cette expérimentation, et ces sensations ! M E R C I
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J
Merci en retour ! :-)