Montagnes russes
Ce matin le soleil noyé dans la brume et diffusant une lumière ouatée avait des allures lunaires. Mais, une fois de plus, la lumière a vaincu : le ciel est bleu et le soleil réchauffe l'air coupant. Comme une bonne nouvelle efface les doutes et les craintes. Comme pour me rappeler que le brouillard opaque des moments lourds ne fait que masquer l'énergie positive des moments légers et que celle-ci finit toujours par gagner. C'est un exercice digne de la méthode Coué : substituer en toutes circonstances le plus au moins, la joie à la tristesse, ce qu'on a à ce qu'on n'a plus, les projets aux regrets. Des regrets d'ailleurs, je n'en ai pas car on ne peut regretter que ce qu'on a refusé de faire alors qu'on en avait les moyens. Ce que j'ai compris maintenant, je ne l'ai pas compris alors, donc je n'ai pas pu agir en conséquence, donc il n'y a rien à regretter. Et d'ailleurs, en admettant que cette compréhension toute fraîche ne soit pas elle-même illusoire, aurait-elle changé quelque chose ? Car plus pernicieuse que les regrets est la tentative de réécrire l'histoire. Du passé faisons table rase... Compliqué quand il n'est pas tant souvenirs que fil affectif immatériel toujours prêt à vibrer. Limbes où l'ancien demeure diffus dans un nouveau qui tarde à prendre forme. Heureusement, un arc-en-ciel est toujours prêt à apparaître dans mes ondées passagères car j'ai davantage de raisons de célébrer que de me plaindre. Et puis il y a le mystère de ce qui me pousse vigoureusement vers ailleurs : rien que la curiosité de ce qui m'attend (peut-être) au tournant suffit à me redonner le sourire. Je n'atteindrai probablement jamais le détachement parfait en cette vie ou alors, qui sait, lorsque je serai fort chenue ! En attendant, je me souhaite et vous souhaite Paix, harmonie, confiance, lumière, joie.