De Delhi à Naggar

Publié le par Jyoti

Après 15 heures d’autocar, je constate avec respect que la conduite automobile en Inde est un art, exercice permanent sur la fluidité. Si vous êtes sur la route, c’est pour atteindre un but.

Et pour parvenir à destination, il faut utiliser les moyens à disposition : le code de la route et son bon sens. Que le route soit à une, deux ou trois voies, le chauffeur virtuose roule au milieu, là où on est le mieux. Tenant lieu de clignotant, de rétroviseur et d’avertisseur, le klaxon règne en maître. Un coup de klaxon, et le conducteur reprend place dans une voie pour laisser passer l’autre véhicule. Ce ballet harmonieux et poli (enfin des fois on n’est pas sûr) permet à un nombre non négligeable de véhicules de circuler en globalement bonne intelligence.

Alors bien sûr, ça fait du bruit et des fois on serre un peu les fesses (surtout dans les virages en montagne), mais ça fonctionne bien et le chaos apparent témoigne de l‘intérêt d’allier ordre et désordre organisé pour atteindre l’efficacité optimale. Ceci dit, je ne m’aventurerais pas à louer une voiture en Inde, car en bonne occidentale dressée au respect des règles, il me manque l’audace et la confiance aveugle requises. 

Au-delà de ces considérations, j’ai adoré ce long trajet qui  mène de la plaine où se succèdent les agglomérations et les dhaba ou restaurants de bord de route, les échoppes improbables où des gens vendent à boire et manger ou que sais-je encore en pleine nuit, les piétons déterminés à traverser l’autoroute, les vaches et les chiens errants. 

Et tout d’un coup, la route monte et commence l’escalade de la montagne. La pleine lune énorme dans un ciel libre (enfin) de pollution, le scintillement des lumières éparpillées dans la plaine qui s’étend à perte de vue. Les camions Tata aux cabines superbement décorées, stationnés le long de la route  pour la pause des chauffeurs je suppose. Toujours un endroit pour boire et manger. Quand ces gens dorment-ils ? Le commerce est une activité omniprésente, qui ne s’arrête jamais semble-t-il.

Le jour sur lève et je suis pour de vrai dans les Himalayas. Les maisons entassent leurs étages, toutes pimpantes et colorées sur les flancs de la montagne. Nous prenons le petit-déjeuner avec d’autres voyageurs, sorte de galette farcie de pommes de terre et du tchai un peu faible en épices et un peu fort en sucre.

Je n’ai quasiment pas fermé l’œil en 24 heures, mais je suis bourrée d’énergie. Je suis en Inde, je suis dans les Himalayas.

Om  namah Shivaya !

Publié dans Billets des Himalayas

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