Nouvelle lune de décembre : éclairer les profondeurs
La nouvelle lune du 7 décembre (8h21) se situe dans le nakṣatra Jyeṣṭhā (16°40 en Scorpion à 0°00 en Sagittaire). Symbolisé par une boucle d’oreille ou un parasol*, il est régi par la planète Mercure et le dieu védique de l’orage et de la guerre, Indra.
L’association de Jyeṣṭhā, « l’ancienne », et du signe du Scorpion, qui intervient dans la maison IV (famille, ancêtres, vies passées), indique que la quinzaine qui vient de démarrer sera propice à la résurgence de tout ce qui est enfoui en nous : souvenirs, peurs, émotions, sentiments, projets oubliés seront susceptibles de revenir à la surface.
Si leur réapparition nous perturbe d’une quelconque manière, il ne faudra pas céder à la tentation de les enterrer à nouveau, mais profiter de la lumière dispensée par les éclairs d’Indra pour tenter de les comprendre et de les apprivoiser afin de nous débarrasser du poids, parfois inconscient, qu’ils font peser sur notre quotidien.
Jyeṣṭhā nous donne la force de plonger au plus profond de nous-mêmes et d’en remonter dotés d’une vision plus claire du sens de notre vie et de ce qui nous fait reculer… ou avancer.
À l’instar de celle de Mercure, son énergie n’est ni maléfique, ni bénéfique en soi : elle est ce que nous en faisons. Comme les mots ont la faculté d'apaiser ou de blesser, les maux (infligés par les autres ou nous-mêmes) peuvent guérir ou puruler. Heureusement, la fin de la rétrogradation de Mercure le 6 décembre nous donne une raison supplémentaire d’oser un retour sur soi et en soi radical s’il le faut, puisque qu'une communication libre de malentendus redevient possible et que nous pouvons à nouveau jeter un regard lucide et dépassionné sur ce que la nouvelle lune aura fait resurgir.
L’arcane majeur qui accompagne cette nouvelle lune est le Pendu (12). Sa position inversée, loin de le plonger dans la souffrance, est source d’illumination. Au départ, les fleurs les plus resplendissantes ne sont que des graines sans éclat enfouies dans les entrailles obscures de la terre. Comme elles, nous tirons notre force des profondeurs et n'avons rien à redouter d'éveiller ce qui sommeille en nous : les expériences de prime abord redoutables s’avèrent souvent a posteriori les plus gratifiantes et les plus porteuses de transformation. Accepter et comprendre ce qui surnage de nos abysses compte parmi les choix déterminants qui nous ouvrent la voie de l'épanouissement.
* Ces deux accessoires associés aux nobles et aux rois sont des insignes de pouvoir portés par des personnes auxquelles respect est dû.
Ressources :
- AnandaShree Astrology
- Julianne Victoria, Shedding Light on Jyotisha: Vedic Astrology for Beginners
- Guide de prononciation sanskrite