Pleine lune d'août : illumination et guérison
La pleine du 26 août (13h58) se situe dans le nakṣatra Śatabhiṣak (« cent médecins »), qui couvre de 6°40 à 20°00 en Verseau, signe régi par Saturne. Son régent planétaire est Rāhu, la tête du serpent maître des éclipses. Sa déité, Varuṇa, règne sur les eaux d’en-bas (inconscient) et d’en-haut (sagesse et connaissance) et est également le dieu de la loi. Permettant aux hommes de naviguer avec ordre et sagesse dans les profondeurs du psychisme et de l’inconscient, il favorise l’éclosion de Sahasrāra, le lotus aux mille pétales, le septième cakra qui nous connecte au divin. Une fleur* et un cercle symbolisent cette maison lunaire qui protège et élève.
Après un été tumultueux et déstabilisant marqué par plusieurs éclipses majeures et de nombreuses planètes rétrogrades, un temps réparateur s’ouvre devant nous, car la motivation de Śatabhiṣak est spirituelle et son but, la vertu, autrement dit les comportements qui favorisent l'équilibre et l'harmonie de tous les êtres, dans le respect de la loi cosmique.
Porteur d’apaisement, le rayonnement de cette pleine lune, qui devrait être particulièrement favorable aux thérapeutes et à leurs patients, profitera cependant à tous : les tempêtes et les errances émotionnelles pourront être canalisées et il deviendra possible d’en tirer les enseignements. En effet, l'énergie illuminatrice activée aura la capacité de jouer le rôle de révélateur et de déjouer les efforts que, tels Rāhu, nous déployons pour masquer la nécessité de prendre telle ou telle décision ou d’affronter tel ou tel problème. Son éclairage pourra nous éveiller soudainement à la véritable nature de ce que nous vivons, souhaitons, redoutons. Rien à craindre cependant car sous la protection des Cent médecins, les mesures prises et les actions menées, mêmes sensibles ou douloureuses, n’auront qu’une issue possible : l’amélioration des situations concernées et notre évolution positive.
Entamée il y a plusieurs semaines, la rétrogradation simultanée de Mercure, Mars et Saturne (mais aussi Neptune, Uranus et Pluton) a engendré son lot de retards, de remises en cause et de doute. Mais depuis le 19 août Mercure a repris sa course directe. Il atteint son ascension maximale le 26 août, le jour de la pleine lune. Forts d’une clarté de vision et d’un esprit de décision renouvelés, la période sera propice au lancement de projets, aux voyages et à la prise de décisions importantes.
Rétrograde jusqu’au 27 août, Mars reprendra ensuite son cours direct, débloquera les nombreuses situations qui stagnaient et embraiera une nouvelle dynamique d’action bienvenue après la longue période d’attente qu’il nous a fait subir. Attention cependant à ce que le soulagement d'être libérés de nos chaînes ne nous pousse pas à une impulsivité excessive.
Saturne demeurant rétrograde jusqu'au 6 septembre, le lancement des nouveaux projets ou activités risquera d'être soumis à une poursuite de la réflexion. Les redémarrages soutenus par Mercure et Mars pourraient donc s'effectuer en douceur et progressivement, dans le sens de la remise en état préparatrice à l'action juste encouragée par Śatabhiṣak.
L’objet de cette pleine lune est aussi de nous faire comprendre que nous pouvons être notre propre médecin : prenons le temps de poser les diagnostics de ce qui nous fait souffrir avec la rigueur et la pondération de Saturne, examinons le résultat de nos investigations avec la profondeur de vue et l’intuition de Varuṇa, sans éclipser ce qui nous dérange, exprimons-nous avec la parole libératrice de Mercure et agissons avec la détermination de Mars. Allégés, éclairés et clair-voyants, nous pourrons alors tourner notre énergie vers la réalisation de ce qui nous rapprochera de la vérité supérieure de notre être, démarche dont les effets bénéfiques ne manquent jamais de se manifester dans notre quotidien.
Comme en juillet, l’arcane 9, l’Hermite, accompagne cette pleine lune. ll nous rappelle cette fois que, quelle qu'en soit l'intensité, les souffrances que nous subissons ou que nous nous infligeons laissent des traces. Aucune guérison ne saurait être instantanée. Avant d’être prêts à reprendre le chemin de l’action, il faut accorder du temps au temps… et ce n’est pas Saturne qui dira le contraire !
* Souvent présentée comme le lotus, par analogie créative entre l'un des noms sanskrits de cette plante, biṣa, et bhiṣak, guérisseur, nominatif singulier construit sur la racine préfixée bhi-SAJ signifiant joindre, attacher... ou du médecin comme "recolleur de morceaux", la maladie étant alors vue comme ce qui fractionne l'agencement harmonieux des éléments constitutifs du corps physique, dont fait également partie l'esprit. La fleur sacrée de cette maison lunaire est celle du kadam.
Ressources:
- AnandaShree Astrology
- Julianne Victoria, Shedding Light on Jyotisha: Vedic Astrology for Beginners et vidéo YouTube (en anglais).
- Barbara Pijan Lama.