Merci aux murs !
Depuis que les tableaux qui ont voyagé jusqu'ici avec moi sont posés sur les murs de ma nouvelle demeure, voici que mon lieu de vie commence à ressembler à un foyer !
Étrange la différence que peuvent faire quelques objets accrochés à des parois. Ou pas. Parce qu'après tout, ce que nous mettons sur nos murs n'est pas anodin. Achats coup de cœur ou cadeaux appréciés, ils sont à la fois le reflet de notre personnalité et le souvenir d'un lieu, d'une personne, d'un moment. Ces projections de notre histoire et de notre intimité dressent autour de nous une barrière magique, affective et rassurante.
Ils entrouvrent aussi à ceux qui franchissent notre seuil une porte sur nos goûts, nos intérêts, nos convictions. Au même titre que les livres et les vêtements, entre autre, ils contribuent à dessiner le blason qui nous révèle et nous définit dans la symbolique sociale.
Les murs extérieurs, quant à eux, sont des supports puissants : c'est là que certains affichent leurs opinions, et même leurs créations. Impossible de ne pas voir ce qui y est écrit ou peint, même sans s'y arrêter. Les murs parlent et réclament notre attention, même éphémère. Ils avertissent, ils dénoncent, ils célèbrent, ils projettent de la couleur dans la grisaille. Et même muets, leur apparence nous murmure à l'oreille des modes de vie, l'histoire d'un quartier, d'un village, d'autres temps, d'autres mœurs.
Soyons honnêtes : nous les utilisons sans vergogne à nos fins égocentriques sans jamais avoir pour eux une pensée affectueuse. Pourtant que ferions-nous sans ces miroirs opaques, qui se prêtent si complaisamment à notre besoin de clamer et d'affirmer notre existence et qui aussi nous rassurent, nous protègent, nous agacent, nous réjouissent et, parfois même, nous ouvrent des portes insoupçonnées ?