Mahaśivarātri
Quelques sujets de réflexion autour de la grande fête de Mahaśivarātri, la Grande nuit de Śiva (nuit du 13 au 14 février, 14e jour de la quinzaine sombre du mois de Māgha).
- « Śiva possède trois yeux : l'un est l'objectivité, l'un est la subjectivité et l'un est la cognition. L'intégralité du monde cognitif, l'intégralité du monde objectif et l'intégralité du monde subjectif sont ses trois yeux. Ils ne sont pas distincts les uns des autres. Objet, sujet et cognition sont identiques. Le Seigneur Śiva y réside tout autant. L'objet n'est pas inférieur, la conscience subjective n'est pas supérieure. Il se situent au même niveau dans la conscience divine suprême où Je réside. »
- « La nuit de Śivarātri brille intensément. Elle est lumineuse et non obscure. [...] La nuit, nous nous sentons entourés par l'obscurité, mais pas cette nuit-là. Elle est blancheur, brillance, scintillement. Tout est visible. Nul besoin de torches, de lampes, d'ampoules ou de quoi que ce soit d'autre. [...] C'est la nuit où le Seigneur Śiva, par la grâce du śaktipāta, transmet directement son énergie spirituelle à ceux qui le méritent. »
- « [...] Arrêt des pensées, arrêt du souffle, arrêt de toutes les notions mentales, telle est la suprême Śivarātri. [..] Śivarātri est l'ascension de cidānanda, la montée de la conscience divine. Elle ne peut se produire que lorsque inspiration, expiration et pensées cessent ensemble.* »
Swami Lakshmanjoo
Source : Lakshmanjoo Academy
* Ma traduction respecte la retranscription de son enseignement oral, mais je pense qu'il faut comprendre ici non pas une apnée, mais le moment de suspension du souffle à l'interstice entre inspir et expir où s'entrouvre pour nous la porte vers l'Absolu.