La mort
En cette période de célébration de la lumière, voilà qu'elle nous entoure de partout, celle que l'on associe plutôt à l'obscurité. Gens célèbres, anonymes, partis ou en partance. Annoncée ou pas. Comme un courant d'air, elle ouvre la porte vers l'ailleurs aux âmes pour qui le moment est venu de partir et claque simultanément celle de notre passé, à nous, cloués au sol. Nous pleurons leur corps privé de vie mais aussi la part retranchée de nous-mêmes qui s'en va avec elles.
Nous avons tous une opinion sur ce qui fait la valeur de la vie, sur les circonstances qui font apparaître la mort préférable, sur ce qui se passe « après ». Mais confrontés à l'événement, hébétés par le tour de passe-passe qui fait qu'en un instant ce qui était n'est plus, ne restent que les larmes, quelles que soient nos convictions.
Pleurer l'autre, c'est également nous pleurer nous-mêmes, faire le deuil d'une période de notre vie, mais aussi franchir, dans le « meilleur » des cas, une étape sur la voie du détachement.