L'archer et le sage : une leçon de vie
Il était une fois un archer dont la première flèche ne manquait jamais le mille et dont la deuxième se plantait systématiquement dans la première, la réduisant en miettes. Fier de son habileté, il se déplaçait de ville en ville et de village en village pour offrir aux badauds le spectacle de son talent. Partout où il passait, les gens l'applaudissaient et cela lui faisait très plaisir.
Un jour qu'il faisait la démonstration de son talent, il entendit soudain un homme dans la foule scander : « Ce n'est qu'une question de pratique, ce n'est qu'une question de pratique ». Mécontent, car il avait une haute idée de lui-même et estimait posséder un don, il se rendit auprès de l'homme en question après le spectacle.
« Que veux-tu dire, ce n'est qu'une question de pratique ? Les gens viennent me voir et m'applaudissent parce que je suis spécial, parce que j'excelle dans mon art. » Son interlocuteur lui rétorqua : « Tu es un bon archer parce que tu as la pratique du maniement de l'arc. Laisse-moi te montrer quelque chose que je pratique. » Il s'empara d'un gros pot en terre plein d'huile, prit une bouteille vide, la posa sur le sol et entreprit de verser l'huile par le goulot de la bouteille, qu'il remplit sans en perdre une goutte. Puis il dit à l'archer : « À ton tour ».
L'archer lui répondit : « Je comprends, je n'y arriverai pas. C'est grâce à la pratique que tu verses l'huile sans jamais en perdre une goutte. C'est grâce à la pratique que mes flèches ne ratent jamais leur cible. »
La morale de cette histoire est que nous récoltons les fruits de ce que nous pratiquons. La bonté, la compassion, l'ouverture, le respect pratiqués avec assiduité engendrent la bonté, la compassion l'ouverture et le respect. La haine, la colère, l'amertume, la négativité pratiquées avec assiduité engendrent la haine, la colère, l'amertume et la négativité.
Si nous sommes prompts à perdre l'espoir et à douter, nous perdrons espoir et nous douterons de plus en plus rapidement et de plus en plus souvent, jusqu'à laisser le désespoir et le doute prendre la main sur notre espace intérieur.
Notre vie a la couleur et la saveur que nous voulons bien lui donner. Si elle est sombre et amère, c'est parce que nous en sommes venus, parfois sans même en avoir conscience, à nous laisser dominer par des émotions négatives.
Heureusement, il est toujours temps de faire un arrêt sur image, de s'interroger sur les émotions et les sentiments qui guident notre bien-être et notre mal-être, de chasser le négatif quand il arrive au galop et de le remplacer par du positif, même avec une dose de méthode Coué !
On dit que la pratique rend parfait. Pour chacun d'entre nous, la perfection sur cette terre est d'atteindre notre plein épanouissement. Plus nous pratiquerons ce qui nous épanouit, plus nous nous épanouirons. À l'inverse, la pratique de ce qui nous racornit, nous racornira au centuple.
Le choix nous appartient. Aujourd'hui.
Source : Le Journal de Marie