Asato mâ sad gamaya
oṃ asato mā sad gamaya
tamaso mā jyotir gamaya
mṛtyor mā amṛtam gamaya
oṃ śāntiḥ śāntiḥ śāntiḥ
Délivre-moi de l'illusion et conduis-moi à la vérité
Délivre-moi des ténèbres et conduis-moi à la lumière
Délivre-moi de la mort et conduis-moi à l'immortalité.
Oṃ paix, paix, paix
(Bṛhadāranyaka Upanishad - I.iii.28)
Ma traduction diffère de ce que l'on trouve habituellement parce que j'ai voulu rendre le sens de l'ablatif auquel sont déclinés asat, tamas et mṛtyu. Pour moi, ces termes renvoient à trois liens asservissants dont il est demandé au Seigneur, par sa grâce, de nous délivrer : asat (le non sat*), c'est-à-dire l'ignorance de la nature absolue et transcendante de l'Être (qui est la seule Vérité), qui conduit à l'illusion en tant que perception erronée de la Réalité ; tamas, les ténèbres de cette ignorance qui bloquent la lumière de sat mais aussi la force d'inertie qui nous maintient dans cette ignorance ; mṛtyu, la mort qui, du fait de cette méconnaissance, entraîne le cycle des renaissances.
Le reste du chant est en bengali. J'en livre ci-dessous ma traduction en français de la traduction en anglais que m'en a gentiment donnée une amie d'ami, Nilanjana Bhattacharya.
Vois l’éclat du soleil dans le ciel.
Vois le scintillement des étoiles au firmament.
Vois le chemin de ma destinée battu par les vents.
À quoi bon les préparatifs de fête
Sans moi.
Mon poing sera toujours serré.
Mes yeux seront toujours emplis de larmes.
Mon heure est venue. Comme un roi
J’ai fait le bilan de mes actions.
Viens vite.
Ici, il n’y pas de mort, pas de fin.
* sat et son opposé, asat, n'ont pas d'équivalents en français et je les ai rendus à ma manière. Sur les deux verbes être, voir l'article AS et BHŪ, les deux plans de l'être.
Jagjit Singh sur l'album Amritanjali