Négativité, quand tu nous tiens

Publié le par Jyoti

Il y a en qui prennent des bains de foule, d'autres des bains de boue et nous tous, nous sommes plongés dans un bain de négativité, où nous risquons de nous noyer si nous n'y prenons pas garde.

Certes, nous vivons une époque troublée sur le plan vibratoire dont les effets ne cessent de se manifester dans nos vies personnelles et dans nos sociétés. Certes, cette période est une traversée houleuse vers un relatif inconnu : nous prenons collectivement conscience que les rives du familier, du connu, des acquis, des certitudes s'éloignent de plus en plus derrière nous alors que celles du nouveau monde vers lequel nous voguons ne sont encore qu'une ligne indistincte et brumeuse à l'horizon.

Comme si tous ces remous ne suffisaient pas, au moment de faire des choix qui vont engager notre quotidien pour 5 années et peut-être même notre avenir à plus long terme, des individus et des groupes décident de faire tanguer le navire un peu plus en semant la défiance et l'écœurement au nom d'une volonté de transparence et de pureté morale dont les intentions m'apparaissent douteuses. Le moteur du monde politique, c'est le pouvoir. Et, de mémoire d'humanité, ni la quête, ni l'exercice du pouvoir ne se sont jamais embarrassés de morale et de moralité. Alors, qui a intérêt à mener une entreprise de déstabilisation d'une telle âpreté ? pourrait-on légitimement se demander. Chacun aura sa propre réponse et loin de moi l'idée de me lancer dans le sport national de la polémique. D'ailleurs, je déteste le sport !

Il m'apparaît plus utile de s'interroger sur le sens de la négativité dans la vie sociale comme dans la vie privée.

La négativité, c'est centrer son attention sur le mauvais côté des choses : rien ne va jamais, les hommes politiques sont tous pourris, quoi que j'entreprenne, j'échouerai, c'est la faute des autres si les choses ne vont pas comme je veux, etc., etc. Préférer les larmes au rire, le désespoir à l'espoir, l'échec à la réussite, l'amertume à la compréhension, l'aigreur à la douceur, les regrets aux projets, voilà quelques-uns des visages que la négativité peut revêtir. Telle un importun fermement accroché à nos basques, elle nous immobilise quand nous voudrions avancer, nous pousse à regarder vers le bas et l'arrière, plutôt que vers le haut et l'avant.

Comme je l'ai répété à maintes reprises, notre plan de conscience limité ne perçoit que la dualité. Alors pourquoi semblons-nous toujours oublier que s'il y a du négatif, il y a forcément aussi du positif, et pourquoi ne pas en chercher la petite musique sous le tintamarre ambiant ? La négativité nous mène systématiquement dans le mur. Prenons le temps un instant de réfléchir à ce qu'elle nous a empêché d'accomplir dans notre vie, aux boulets qu'elle a accrochés à nos chevilles.

À regarder autour de moi, j'ai parfois le sentiment qu'elle manifeste une forme de désir de mort symbolique, une attirance morbide pour la destruction, une sorte d'aveu d'impuissance comme un appel au secours pour une lumière au bout du tunnel, une incantation magique pour améliorer ce qui est perçu comme n'allant pas. Tels des enfants qui préfèrent piétiner un jouet cassé plutôt que de chercher à le réparer, en espérant secrètement qu'on leur en achète un neuf, qui sera forcément mieux.

Personnellement, vous l'aurez compris, je ne supporte pas les vapeurs méphitiques de cette attitude. Je suis une femme pragmatique, sans illusions sur les choses du monde, mais sans aigreur non plus. Je n'ai pas besoin d'un tunnel pour aspirer à la lumière. Elle est là, partout, en permanence, nous baignons dedans même si nous refusons de la voir. Et en autorisant la négativité à nous contaminer, nous ne faisons qu'épaissir davantage encore le voile qui nous la masque et renforcer les murs des prisons où nous nous enfermons.

Si le verre doit être à moitié plein, au moins que ce ne soit pas d'une eau polluée par des semeurs de trouble ! Utilisons le filtre de l'intelligence discriminatrice dépassionnée pour nous donner les moyens de la boire avec plaisir. Et puis, comme le chantaient les Monty Python, n'oublions jamais de « voir le côté radieux de la vie » !

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