Méditation - Conseils concernant la posture

Publié le par Jyoti

La méditation en tant que moyen d'accès à la prise de conscience intuitive de l'omniprésence du Divin* est un art difficile pour nous dont l'esprit est en permanence encombré d'une multitude de pensées, pour la plupart inutiles et souvent perturbatrices. Dans l'extrait ci-dessous de ses commentaires du chant 6 de la Bhagavadgītā, Swāmi Lakshmanjoo donne les conseils suivants concernant la posture physique.

« La première exigence est un esprit totalement nettoyé de toute dualité, qui considère toute chose avec équanimité, c'est-à-dire sans sous- ou sur-exprimer de l’amour à l'égard des uns et sans ressentir d’animosité à l’égard des autres. Sinon, cela revient à vouloir transporter de l’eau dans un panier d'osier percé et les efforts sont vains.

Il n'y a pas de place pour les sentiments grossiers dans la méditation. L’esprit doit être totalement purgé des actions liées à l’amour et à la haine. Les deux sont néfastes. On ne peut méditer en confiance que lorsque l'esprit en est débarrassé. Ce n'est qu'à ce stade qu'il devient possible de récolter les fruits du divin exercice qu'est la méditation.

Cette condition préalable étant remplie, l'esprit doit être libéré des soucis quotidiens, les activités doivent être terminées et il faut avoir dormi son content.

Avant de méditer, il convient de choisir son assise (siège ou posture). Le corps doit y demeurer totalement immobile, comme gelé, le dos droit. Vous ne devez ni bouger les paupières et les lèvres, ni vous gratter les oreilles ou le nez, ni bailler, ni roter. Au début, peu importe si des pensées vous traversent l'esprit. À ce stade, il faut simplement éviter les distractions physiques telles que gémir et éternuer. Au bout d'une heure, pensées et humeur passent à un état plus subtil. Progressivement, vous constaterez que vous entrez rapidement dans la paix et le repos de l'état méditatif, où l'esprit devient subtil et capable de se concentrer sur un seul objet.

Il n'est pas nécessaire de fixer l'esprit sur le point dont il a commencé à se détacher. Il suffit de demeurer immobile et de persister dans l'effort de concentration. L'aspirant doit fixer son regard, littéralement, sur l'extrémité de son nez mais on peut également comprendre cette instruction comme une référence à la parole du Maître suprême, la résonance de la conscience du Je illimitée qu'Il incarne et qui se trouve à la jonction**.

Vous devez être serein, sans peur et déterminé à atteindre votre but. Votre esprit doit être apaisé, en harmonie et en paix. Vous devez méditer avec dévotion et une ferme volonté. Il ne doit pas y avoir de pression extérieure qui vous contraigne à méditer. Vous devez en avoir le désir.

Vous n'avez pas à vous parer d'une robe safran, à vous raser la tête à l'exception d'une longue touffe de cheveux, à apposer une marque sur votre front, à porter une guirlande ou à couvrir votre front et votre corps de cendres. Il faut méditer avec une totale dévotion pour parvenir à la concentration sur un unique objet et à l'ultime Conscience. »

(texte traduit et adapté par mes soins)

* Aujourd'hui où la méditation est souvent présentée comme une technique de gestion du stress, il me semble intéressant de partager ce texte qui fait de l'apaisement du mental la condition de la méditation et non son résultat, et qui rappelle le véritable but de cette pratique. L'accent mis sur le détachement de la dualité, la volonté et la dévotion montre clairement que l'exercice requiert un certain niveau de prise de conscience/réflexion antérieure... et d'humilité de notre part, à nous autres (plus ou moins) ignorants !
** Point d'équilibre entre les deux mouvements opposés d'un rythme, par exemple entre l'inspiration et l'expiration, le temps de souffle suspendu où filtre la lumière du Divin chez le yogin accompli.

Source : Baghavad Gita in the light of Kashmir Shaivism, éditeur Universal Shaiva Fellowship, copyright John Hughes

 

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