Choisir

Publié le par Jyoti

En cet début d'année placée sous le signe des nouveaux départs, nous allons nous trouver plus que jamais en position d'avoir à faire des choix.

Chaque instant de notre vie est un carrefour : nous tranchons en permanence entre diverses possibilités. Certains choix s'imposent d'eux-mêmes, d'autres nécessitent réflexion et mûrissement, car la nature et l'importance des enjeux varient. Mais ils sont inévitables.

Agent du libre-arbitre, le choix nous permet d'exercer notre capacité de discrimination, c'est-à-dire notre capacité à distinguer le bon grain de l'ivraie. Grâce à lui, nous usons du degré de liberté qui nous a été donné afin de forger notre destin.

Même les choix les plus triviaux sont l'expression d'une volonté déclenchée par le puissant moteur du désir : désir de plaire, de réussir, de sortir d'une situation, d'obtenir tel ou tel résultat, de changement, etc.

Dans notre réalité duelle, les choix n'échappent pas à une double polarité : ils sont « bons » ou « mauvais » en fonction de la pureté du désir qui les anime et du degré de discrimination que nous voulons bien leur appliquer.

Les bons choix sont souvent ceux où réflexion et émotion s'équilibrent harmonieusement et dont les motivations sont claires. Guidés par notre maître intérieur, notre intuition, nous savons qu'ils nous feront avancer dans la bonne voie, même s'ils ont un « coût » immédiat. Nous avons la lucidité requise pour voir clairement les tenants et les aboutissants de nos décisions, leurs avantages et leurs inconvénients. Nous décidons en conscience d'emprunter un chemin plutôt qu'un autre. Parfois même, nous savons en notre for intérieur qu'il est le seul possible. Les bons choix sont éclairés.

À l'inverse, les motivations des mauvais choix sont obscures ou mal définies. Bien que notre voix intérieure nous exhorte à les éviter, nous nous autorisons à tomber dans le piège. Ils sont fréquemment influencés par l'opinion d'autrui, des comportements imposés, le déni, le refus de se regarder en face et de reconnaître ses véritables désirs, la négation de soi.

On disait autrefois que le Diable attend les voyageurs aux carrefours. Le Diable, c'est nous quand nous refusons de trancher et préférons continuer tout droit en sachant que nous nous trompons de chemin. C'est nous quand nous cédons à la tentation de l'inertie et de l'inaction, prétendant tels des insectes que si nous restons immobiles, nous passerons entre les gouttes. C'est nous lorsque nous nous enchaînons à des comportements ou des points de vue figés qui nous donnent l'illusion du bonheur.

Choisir, c'est prendre le risque de se tromper. Cela peut faire hésiter et même effrayer. Trop peser les pour et les contre, c'est prétexter réfléchir pour mieux tergiverser. Prendre des décisions irréfléchies peut faire tomber de Charybde en Scylla.

Choisir s'avère souvent compliqué parce qu'il nous est impossible de discerner toutes les conséquences à long terme de nos décisions. Le choix peu judicieux d'aujourd'hui porte peut-être en germe un enseignement nécessaire ou se révélera avoir été le bon quand la situation aura évolué.

Choisir peut apparaître comme un saut dans l'inconnu les yeux bandés, notamment s'il s'agit d'un choix de vie en rupture avec l'existant. Comment faire puisque ne pas choisir, c'est déjà choisir ?

Pour moi, la réponse est claire : derrière le bruit de la roue folle des mots, que sentons-nous ? Car le choix est aussi une sensation, une voix sans paroles. Le raisonnement et les arguments peuvent être fallacieux. Notre maître intérieur ne ment jamais. Écoutons notre intuition. La raison nous dit de prendre un chemin et l'intuition nous hurle d'en prendre un autre, mais sa voix nous parvient étouffée car bien souvent nous avons pris le parti de ne pas lui faire confiance. Et pourtant, faire confiance à son intuition, respecter les choix qui s'imposent à nous, c'est faire confiance à soi-même, à sa capacité personnelle à trouver son propre chemin. C'est reconnaître implicitement son étincelle de divinité et s'y abandonner sans crainte.

Le choix est un aspect incontournable de notre condition mais sa qualité dépend de l'intensité de la lumière intérieure que nous nous accordons. Souhaitons-nous nous engager sur un chemin d'expansion et d'épanouissement et en assumer les conséquences en conscience ou stagner dans une félicité illusoire ?

Nous sommes les seuls maîtres et artisans de notre vie. À nous d'accepter cette responsabilité et d'embrasser avec bonheur la liberté qu'elle nous donne de nous réaliser pleinement.

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