Trouver sa place

Publié le par Jyoti

Trouver sa place

Comment faire au quotidien pour vivre sa vie et non la subir ? Pour moi, une des réponses tient en trois mots : trouver sa place. Pas celle sur laquelle les fameux « hasards de la vie », si mal nommés, semblent nous avoir poussés parfois à notre corps défendant. Mais celle qui nous appartient en propre, celle qui nous met en bonne position pour suivre le chemin pour lequel nous sommes (re)venus. Pratiquement, c’est faire un métier que nous aimons, réaliser nos aspirations plutôt que de les remettre à plus tard, par exemple. J’ai rencontré plusieurs personnes qui me donnaient l’impression de vivre dans des vêtements trop étroits pour elles. Leurs aspirations, leurs centres d’intérêt, leur style de vie, rien ne correspondait à ce qu’elles vivaient au quotidien depuis plusieurs années. Leur esprit souffrait et leur corps aussi, puisqu’ils partagent la même essence. Pour trouver sa place, j’ai découvert qu’il faut renouer avec soi-même : se rappeler ce qui nous faisait vibrer dans notre adolescence ou notre vie de jeune adulte, des passions reléguées au placard pour faire face aux compromis du quotidien, de cet oubli de nous qu’entraînent les obligations en tout genre qui sont le lot de la vie d’adulte. Ne jamais dire « à mon âge, ça ne vaut plus la peine », « j’aurais aimé… mais c’est trop tard », « je n’avais pas le choix ». Au contraire, profiter de la maturité et de l’expérience acquise pour s’autoriser à se déployer. Peu importe le nombre d’années vécues dans la plénitude de soi, elles comptent au centuple ! Ainsi, une paysanne de ma région, M’an Jeanne, a découvert la peinture à 70 ans et pendant trois ans, jusqu’à sa mort, elle a créé des œuvres colorées, symboliques et parfois même énigmatiques, qui touchent toujours les visiteurs du Centre d’art où elles sont exposées. Elle ne s’est pas posé de questions : elle l’a fait. Le choix est notre grand privilège et celui de choisir notre vie est le plus grand de tous. Tous les choix n’ont pas à être raisonnés : notre voix intérieure nous dit toujours ce qui est bon pour nous… si nous voulons bien l’écouter. Offrons-nous ce cadeau pour profiter de la vie au plein sens du terme à tout âge mais aussi pour parer l’automne et l’hiver de nos vies de couleurs flamboyantes !

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A
J'ai bien réfléchi à votre « trouver sa place ». Tout bien pesé, je dirais « recevoir sa place ». Trouver implique une recherche, un désir et donc de possibles déceptions ou frustrations. Que M'am Jeanne ait pu s'exprimer par la peinture à 70 ans, qu'elle n'y ait pas renoncé parce que c'était trop tard, c'est très bien. Elle a reçu ce don, cela a suffi pour elle. Mais d'autres peuvent être amenés à laisser des dons en sommeil parce que la situation imposait un choix : ou s'adonner à ses dons ou rester fidèle à son dharma. La fidélité au dharma n'apportera pas de frustrations, elle apportera une assise sur laquelle d'autres dons pourront fructifier. C'est d'ailleurs peut-être ce qui est arrivé à M'ame Jeanne.
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J
Tout à fait d'accord sur la fidélité au dharma... Sauf que beaucoup de gens n'ont pas la moindre idée de ce en quoi consiste leur dharma. Certains le suivent sans le savoir, d'autres s'engluent ou se coincent dans des voies de garage. Effectivement, pour trouver, il faut chercher, c'est-à-dire ressentir que les choses ne sont pas "comme il faut", qu'il doit y avoir "autre chose". Parfois on trouve aussi sans chercher. Ou sans savoir qu'on cherchait. Des fois aussi on ne voit pas ce qu'on a reçu et qui est pourtant sous vos yeux (j'en ai fait l'expérience personnelle). La quête est un thème récurrent de nombreuses littératures et je ne pense pas que ce soit un hasard !